Comité de lecture 2016





  SOIREE COMITE DE LECTURE DU 14 OCTOBRE 2016


Les lectrices du Comité de Lecture nous ont proposé une soirée « Restitution de lectures ».

Elles nous ont fait partager et expliqué leur travail et ont proposé une lecture de quelques extraits et accroches rédigées pour les livres de la sélection de la rentrée littéraire.

Livres présentés par Anne-Laure, Janine, Nathalie, Sylvie (et Paulette, par lectrice interposée !)

-Une nuit , Markovitch, de  Ayel Gundar-Goshen
- Le verger de marbre, de Alex TAYLOR
-Et mes yeux se sont fermés, de Patrice BARD
-Voici venir les rêveurs, de Imbolo MBUE
-Le fils de l’Ursari, de Xavier-Laurent PETIT



































Sentez-vous le souffle de la rentrée doucement monter ?...

Si votre appétit de lecture ainsi que votre plaisir à en partager les découvertes vous tiennent toujours lieu de bagage, si le petit comité de lecture que nous constituons continue de recueillir vos suffrages, alors en route pour la saison 2016/2017 !



Je vous rappelle notre prochaine échéance festive : le vendredi 14 octobre à 20h00, notre restitution se déroulera.... en public! Brrrrrr.... je sens un petit frisson parcourir vos échines ! Nous nous réunirons à mi-parcours (la semaine du 26 septembre) pour préparer cette soirée.

Sachez que cette année, hormis le mardi soir, je serai disponible les autres jours de la semaine. Merci de me repréciser vos possibilités.

En tout cas, je me réjouis de vous revoir.

Je vous embrasse,

Sylvie KERRMANN 

03 81 34 30 13

06 24 23 63 15
















Erinaco


Le hérisson est amoureux.
V
oyez le ciel, dans ses grands yeux,
q
ui scintille !
I
l s’est allongé sur le dos,
m
ontrant son ventre doux et chaud.
i
l frétille.

Caché sous la haie de lauriers,
i
l retourne le sablier
s
ans malice.
S
a dame est loin mais il l’attend
c
omme un amant, comme un enfant.
q
uel délice !

Le chat peut chasser les oiseaux
m
ais qu’il oublie Erinaco !
L
e silence,
a
ux beaux jours, est si parfumé,
q
u’on aime s’y laisser aller
à
la chance.

Vous qui vivez rapidement
S
ur deux pattes, sans le piquant
n
i la grâce,
e
n torturant votre gazon,
n
e prenez pas au hérisson
c
et espace

intime, dessous les buissons !
V
oyez-vous, c’est là sa maison
d
e vacances !
c
’est là qu’il attend l’arrivée
d
e sa pimpante fiancée,
l
’élégance !

Erinaca pousse des cris
d
e jeune fille, de souris,
d
es poèmes...
d
u reste vous ne saurez rien
s
inon que l’écho fait du bien
q
uand on aime...

©M.KISSINE
(Amicalement, pour souhaiter à tous une belle rentrée. Christine)









Sans doute avez-vous lu dans le Valentigney Infos du mois d’avril la présentation de notre Comité de Lecture ? Elle était émaillée de quelques extraits du fort joli texte écrit tout exprès pour l’occasion par Janine Pham, membre ô combien fidèle de ce même Comité…

Face à une recette de cuisine alléchante, vos papilles n’en réclament-t-elles pas une dégustation ?

Aussi, pour ne pas vous laisser sur votre faim, nous livrons-vous "sur un plateau" l’intégralité du texte offert par Janine, que nous remercions une fois encore !



"Régulièrement s'allume, au cœur de Valentigney, une lanterne.

Des livres s'amoncèlent que feuillettent les doigts soigneux de quelques fêlés de lecture. Ces livres, ce sont des livres dont on parle pas ou peu dans les media mais que, dans un avenir proche, on citera peut-être.

Ce sont des histoires, des romans, des romans historiques, des romans intimistes, des romans policiers, des "thrillers", des BD, des ouvrages pour adultes et aussi pour enfants : ils ont glissé sans accrocher les écrans.

Dans les terra quasi incognita de la littérature, les fous de lectures sont des orpailleurs en quête de pépites et souvent, ils les découvrent et livrent leurs émotions, leurs coups de cœur, déterrent l'élégance ou l'originalité d'une écriture, le génie d'un dessin souligné par un texte, le charme d'un récit, en peu de mots en extraient l'essence et vous l'offrent afin que ces écrits, par vous sans doute, deviennent des terra cognita".

Janine Pham du Comité de lecture





Ce qui désirait arriver, Leonardo PADURA

C’est un recueil de nouvelles. Chaque nouvelle est un épisode, un moment d’une vie. L’auteur ne dit pas ce qu’il y a eu avant, encore moins ce qu’il y aura après, s’attache à ce moment-là, décrit les sentiments du personnage, souvent la nostalgie, ou le désarroi, ou la frustration. Avec en toile de fond un pays plongé dans la pauvreté et soumis à une dictature. Ce ne sont donc pas des histoires gaies, mais elles sont captivantes. Paulette L.

Leonardo Padura - Ce qui désirait arriver.



Libertango, Frédérique DEGHEET

Un enfant handicapé physique parvient après un parcours difficile à devenir un chef d’orchestre célèbre. Tout en racontant sa vie, ce personnage fait de nombreux commentaires sur la musique, le bonheur d’en écouter, celui d’en jouer, la manière de l’enseigner…

Tout cela forme un livre dense et passionnant qui plaira à ceux qui aiment à la fois la musique et la lecture.

PS : Libertango est le titre d’un morceau de musique composé par le musicien argentin Astor PIAZZOLLA. Paulette L.
 Frédérique Deghelt - Libertango.



Le huitième livre de Vesale, Jordi LLOBREGAT

Si vous aimez les romans policiers, en voici un qui a été  écrit selon toutes les règles du genre. Des méchants, des gentils sympathiques, des péripéties, des mystères, des surprises. Et une conclusion que Sherlock Holmes lui-même aurait du mal à découvrir.

Et à propos, qui est Vesale ? Un anatomiste du XVIème siècle que l’on considère comme le père de l’anatomie moderne. Paulette L.
 Jordi Llobregat - Le Huitième Livre de Vésale.


Une ile bien tranquille, Pascale DIETRICH

L’histoire commence comme un roman un peu triste, se poursuit comme un polar haletant et se termine comme un thriller. C’est envoûtant, addictif. On s’attache au personnage  et à ce coin de paradis parfois flippant. Pour une fois, la fin n’est ni morale, ni politiquement correcte, mais tellement humaine : un délice ! Nathalie L.
 Pascale Dietrich - Une île bien tranquille.


Le fantôme de la Mary Celeste, Valérie MARTIN

C’est un roman qu’on lit comme un marin prend la mer. Les chapitres se succèdent comme des escales dans les ports, abordant chaque fois un personnage, une époque, sans lien apparent. Puis la destination apparaît, les pièces du puzzle s’assemblent, le brouillard se lève sur l’histoire. Un grand roman digne de Conan Doyle, protagoniste de choix : un chef-d’œuvre ! Nathalie L.
 Valerie Martin - Le fantôme de la Mary Celeste.


S’enfuir, Mélanie FINN

Un road movie perturbant, une critique acérée de la Suisse mais aussi de l’Afrique, des personnages écorchés, perdus, que le destin met en contact avec une ironie cruelle.  Un fil rouge matérialisé par le desespoir puis enfin une éclaircie au bout du tunnel. Fuir ne sert à rien, la rédemption et l’oubli n’existent pas. Nathalie L.
 Melanie Finn - S'enfuir.



Dans la jungle, Agnès VANNOUVONG

Après une éblouissante plongée dans la jungle luxuriante et inextricable, image de May, femme de cinquante ans en quête de ses origines, à la recherche de la maison de sa mère au Laos, le roman perd de son charme lorsqu’elle enquête sur la mort de son meilleur ami, Stéphane, homosexuel, décédé en Thaïlande et dont il a fait son héritière. Janine P.
Agnès Vannouvong - Dans la jungle.


La fièvre de l’aube, Peter GARDOS

Après des premières pages déroutantes, j’ai mis le pied dans une lecture insolite où l’émotion, le tragique et l’humour se mêlent ; « j’ai mis le pied sur une flaque dont la glace grise a craqué » et j’ai aimé cette histoire de deux convalescents originaires de Hongrie qui apprennent à revivre, s’écrivent, espèrent, nous emmènent par petites touches dans la seconde guerre mondiale et dans leur histoire d’amour, unique, sur les cent dix-sept lettres adressées au hasard par Micklos à des inconnues, toutes, comme lui, réfugiées en Suède. Janine P.
 Péter Gardos - La fièvre de l'aube.


Un sari couleur de boue, Kashmira SHETH

Adolescente, j’aurais adoré ce roman qui, adulte, me charme. Leela, treize ans, se réjouit de son avenir dans la tradition de l’Inde. Avant d’avoir eu une vie conjugale, sa vie se brise : elle devient veuve : privation de liberté, enfermement, renoncement à tout ce qui fait la vie, longue chevelure rasée, port d’un sar couleur de boue. Toutefois, dans un pays en révolte et mutation s’ouvre un chemin semé d’obstacles, de couleurs, de parfums et d’amitié. Janine P.
Kashmira Sheth - Un sari couleur de boue.


Vi, Kim THUY

La poésie et les images éclairent la trajectoire de Vi, gardienne du temps, qui a huit ans quand la maison familiale « est plongée dans le silence ». Elle quitte le Vietnam avec sa mère et ses frères mais sans le père. A travers ses voyages réels et intérieurs, elle grandit car « à chaque pas que l’on fait on ramasse un panier de connaissances ». Vi nous plonge dans le passé de sa famille dont elle est un maillon, portant le poids de l’histoire, de l’héritage familial, choisit ce qu’elle garde de la génération précédente et ce qu’elle repousse… Janine P.
 Kim Thuy - Vi.


Le dixième lapin blanc, Christian POSLANIEC

Pour Christie Spivac, écrivain jeunesse, chaque chose est un motif d’une bonne histoire. C’est ce qu’il essaye d’inculquer à de jeunes vacanciers de l’Ain durant un atelier d’écriture. Un atelier qui les mènera dans une véritable aventure… Dylan L.
 Christian Poslaniec - Le dixième lapin blanc.


Le sang des Dieux et des Rois, Eleanor HERMAN

Les dieux et la magie ont-ils existé un jour ? la mythologie serait-elle un ensemble d’histoires vraies, désormais détournées ? Cet ouvrage insinue le doute dans nos esprits en relatant l’histoire d’Alexandre le Grand à ses débuts, mêlant histoire et fantasy… La suite est attendue avec impatience ! Dylan L.
 Eleanor Herman - Le sang des dieux et des rois Tome 1 : .


La nébuleuse Alma, Luc BLANVILLAIN

Alma, une adolescente de 16 ans, mène une vie banale et pourtant porteuse d’une très belle leçon de vie. Il semblerait que pour Alma la vie se résume à son confort de lycéenne. Elle va peu à peu découvrir ce qu’est réellement la vie. Une leçon à méditer pour les jeunes qui découvrent le monde et pour les adultes qui souvent en oublient les fondamentaux… Dylan L.
 Luc Blanvillain - La nébuleuse Alma.



Maman, j’ai peur, Jean-Paul NOZIERE

Deux vies, deux points de vue. Pour Grégoire, la vie se résume à aller à l’école dans l’attente des vacances pour voir à nouveau son amie Julia. Pour Téréza, depuis ses dix ans, la vie se résume à voyager, voler, mendier afin de satisfaire les personnes qui l’emploient, telle est la vie des « Filles de l’Est »… Un roman incroyable ! Dylan L.
 Jean-Paul Nozière - Maman, j'ai peur.


Je suis en vie et tu ne m’entends pas, Daniel ARSAND

Klaus Hirschkuh, interné au camp de Buchenwald parce qu’homosexuel, se répète à son retour cette phrase adressée à son amour défunt. C’est peut-être le message qui est confié à chaque lecteur… Même s’il m’a fallu reprendre souffle à plusieurs reprises au cours de cette lecture, ce récit d’un incessant combat témoigne aussi, dans le fond et la forme, de la force de la vie humaine, de la nécessité d’une vigilance toujours d’actualité. Rolande B.
Daniel Arsand - Je suis en vie et tu ne m'entends pas.


Wash, Margaret WRINKLE

C’est l’histoire de Wash, esclave depuis sa naissance, loué par son maître à ses voisins pour féconder ses propres captifs… Trente sept ans avant la guerre de Sécession, la fin d’un monde s’annonce. Ce récit choral, sans manichéisme aucun, entremêle les vies et points de vue de chacun, esclaves et maîtres, hommes et femmes. Combien leur interdépendance est grande, comment chacun cherche à se construire un espace intérieur, sur quelles forces et illusions chacun s’appuie pour survivre. Rolande B.
 Margaret Wrinkle - Wash.


Comme un frère, Françoise JAY

Une amitié sincère et fraternelle. Deux jeunes hommes que tout oppose mais qui vont s’apporter la force et le courage nécessaires pour se confronter aux choix de leurs familles et vivre leurs rêves !

Un beau roman jeunesse à  conseiller également aux parents ! Avec tendresse et humour, l’auteur nous montre les difficultés et l’importance de grandir. Une seule question : à quand la suite ?

Anne-Laure P.
Françoise Jay - Comme un frère.



Vincent qu’on assassine,  Marianne JAEGLE

Vous appréciez Van Gogh, le peintre ? Venez faire la connaissance de Vincent, l’homme !

Le génie incompris de la peinture se révèle dans toute sa fragilité. Un homme simple et touchant. L’auteur nous emmène dans son univers, dans ses tourments. Nous ressentons ses espoirs et ses peines. Nous sommes comme posés là, sur son épaule, n’osant pas le déranger. Un livre intimiste, mon coup de cœur de cette sélection ! Anne-Laure P.
 Marianne Jaeglé - Vincent qu'on assassine.



Sens dessus dessous, Milena AGUS

A Cagliari en Sardaigne, dans un immeuble avec vue sur la mer, le monsieur du dessus a besoin d’aide domestique, la dame du dessous fait des ménages. La locataire du milieu, jeune étudiante, va les mettre en relation. Apparemment, rien de bien original… Mais le style de Milena Agus sort la banalité de sa gangue d’ennui et nous parle si bien des sentiments humains, leur complexité, leurs contradictions, leur richesse bien sûr !

Cette histoire vous mettra assurément le cœur sens dessus dessous ! Sylvie K.
 Milena Agus - Sens dessus dessous.



Juliette dans son bain, Metin ARDITI

Un mois et onze jours. L’intrigue policière (le rapt de la fille d’un richissime homme d’affaires), nous plonge dans les remous de multiples réflexions : est-on un salaud quand on est milliardaire ? Plus on est riche et plus le prix à payer doit-il en être élevé ? Quel est le prix de la rédemption ? Comment survivre au pire lorsqu’il semble être atteint ? Un élan nouveau est-il possible, après ça ?

Les jours s’égrènent, la tension monte et chaque protagoniste nous laisse entrevoir les tréfonds de son âme. Sylvie K.
Metin Arditi - Juliette dans son bain.



La Légèreté, Catherine MEURISSE

Rescapée de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, l’auteure est rattrapée, obsessionnellement, par les images insoutenables de ce vécu, indicible…Petite silhouette fragile, recroquevillée sur elle-même, elle va chercher à se redresser, à relever la tête, réalimenter la mécanique de son cœur…Les merveilles artistiques de Rome sauront-elles faire émerger la légèreté après cet effondrement absolu, ce désespoir total ?

J’ai ri, j’ai pleuré et ai remercié, infiniment, Catherine Meurisse, d’avoir su déposer des nuances d’aquarelle sur cette noirceur. Sylvie K.


Catherine Meurisse - La légèreté.



Belles lectures à tous ! Bel été !

Juin 2016






Hector et les pétrifieurs de temps, Danny WALLACE

Un des meilleurs romans junior que j’aie jamais lu. Tous les ingrédients sont réunis pour te faire frissonner : c’est un roman d’aventure, plein de suspens, ponctué de fantastique, qui mêle amitié, humour (à plusieurs niveaux) et solidarité, mais qui fait également réfléchir sur les apparences trompeuses. Les enfants méchants le sont parce qu’ils souffrent… Nathalie L.




Transfert, Rémi STEFANI
Un « échange d’âme » donne une seconde chance à deux jeunes gens : un « reset » sur leur cerveau. Se pose alors la question de la construction de soi à travers l’éducation dans des milieux socioprofessionnels et culturels différents. On se retrouve face à la responsabilité des parents : jusqu’à quel point conditionnent-t-ils les choix de vie de leurs rejetons ? Surprenant et intéressant. Nathalie L.


Le Club des Prédateurs, MANGIN et DUPRE
Une BD-thriller très bien menée, la qualité des dessins fait parler si bien les images que cela nous emporte en plein dans l’histoire. Celle-ci nous livre une intrigue fantastique au cœur de Londres en 1865, un contexte qui nous rappelle Jack l’Eventreur.
Le Club des Prédateurs n’a rien à envier au célèbre tueur de Londres… Dylan L.


Sept Frères, D.CONVARD, J-C CAMUS et H.BOIVIN
Une BD fidèle à la très bonne collection « Sept », une histoire qui nous tient en haleine tout le long, une intrigue qui nous tracasse et une conclusion inattendue, rendent cette BD très originale. Les dessins d’une grande beauté pourrait permettre de suivre l’histoire dans lire les dialogues. Une très belle œuvre. Dylan L.


Je mangerai des pâtes et des saucisses, Frédéric CHEVAUX
Le petit Oscar nous emmène dans son univers où il va devenir le maître du monde. Hélas pour lui, son univers se confronte petit à petit à la réalité, moins belle, moins glorieuse et beaucoup moins intéressante ! Un roman qui fera réfléchir autant les petits que les grands… Dylan L.


L’infiltré de La Havane,  Nikos MAURICE
Un détective privé américain se lance dans une enquête folle à Cuba. Où celle-ci le mènera-t-il ? Une œuvre dans laquelle se mêlent lutte politique, lutte idéologique et course au pouvoir… Rien  à redire sur ce très bon ouvrage. Un coup de cœur ! Dylan L.


La Planète des sages, Charles PEPIN et JUL
Prenons le tao par les cornes et redécouvrons nos philosophes facétieusement, installés à la table du banquet de Platon préparé par Master Chef qui s’arrache les cheveux. Des anachronismes jaillissent humour et réflexion. Freud guérira le grain de folie de ce livre car son descendant n’est pas « Lacan t-il faut ». Humour et philosophie se marient pour la subversion. Nous pensions ne pas pouvoir les comprendre, ces philosophes, penseurs, religieux, psychanalystes… Pourtant « YES WE KANT » ! Janine Ph.



Le gardien de nos frères, Ariane BOIS
La lecture de ce livre a dévoilé un pan de l’après-guerre que j’ignorais : la recherche d’enfants juifs cachés dans des familles françaises. Ce n’est pas la énième chronique de la judéité d’après-guerre.
Ce récit est autre, il interroge les liens familiaux, la teneur de l’amour, l’appartenance à une communauté, l’adaptation. Janine Ph.


L’anniversaire du roi, Marc TRILLARD
Victor-Vong, artiste-peintre franco-khmer, adulé puis rejeté par les cercles parisiens égratignés par son art, se plonge dans un projet qui m’a fascinée : peindre avec des artistes khmers des Cambodgiens anonymes. Ces portraits apparaissent comme les pendants des photos des Khmers rouges à Tuol Seng. Victor-Vong navigue entre sincérité et corruption, se hait. Parallèlement se déroule l’enquête sur les origines familiales du peintre, que lui-même ignore.
Ce roman sombre, ambigu, aux péripéties inattendues, questionne à l’infini. Janine Ph.


Autour du soleil, Karine SILLA
« C’était un jour de pluie. Ils étaient arrivés ensemble à la gare. Sans se connaître, un peu comme s’ils s’étaient donné rendez-vous ».  Ce dont certains rêvent sans le faire, Louise le fait : elle quitte sa vie morne, sa mère au seuil de la mort, son mari, sa fille de deux ans. Louise s’évapore avec l’inconnu du train qu’elle a l’impression de connaître depuis toujours. Il l’emmène au Vietnam, son demi-pays. « Les amants clandestins coulaient des jours heureux (…) quand l’automne, si beau et si calme, leur apporta des jours de solitude et de détresse ». Le lecteur bascule ensuite dans l’histoire de Marie, la fille de Louise… Janine Ph.



Mon chat Yugoslavia, Pajtim STATOVCI
Une femme, un homme, récits alternés de deux vies qui se cherchent… Ouvrage complexe, un peu loufoque, à la limite du fantastique parfois, très rude toujours : ici, la recherche du vrai a peu à voir avec l’aimable. Faut-il lire un peu d’apaisement à découvrir le lien qui unit ces deux personnages ? Rolande B.
 

Mademoiselle Haas, Michèle AUDIN
Fragments de vie de ces « Mademoiselle Haas », témoins de la vie en France entre 34 et 41. Au-delà de la rencontre de ces fortes présences, noble ascendance pour chacun d’entre nous, la qualité de ce texte m’a paru très remarquable. Rolande B.


L’étoile d’argent, Jeannette WALLS
Les deux héroïnes de ce livre sont sœurs, unies par une profonde affection et une grande solidarité. Leur mère, qui se veut artiste, les adore, certes, mais a en général un comportement tout à fait inconséquent. De ce fait les deux adolescentes se trouvent parfois dans des situations difficiles. On se prend vite d’amitié pour elles et on suit avec sympathie leurs aventures et mésaventures. Et on est heureux de comprendre à la fin du livre que les plus gros problèmes étant dissipés, l’avenir sera serein. Il s’agit d’un bon roman, d’une lecture agréable. Paulette L.




Aujourd’hui dans le désordre, Guillaume RIHS
Comédie ou science-fiction ? Le texte pourrait être classé à mi-chemin entre les deux. Côté comédie : la difficulté de se comprendre entre personnes ne parlant pas la même langue. Côté science-fiction : l’action se passe en 2018 et le dérèglement climatique provoque une tempête qui enfouit la ville de Genève sous trois mètres de neige. Un des personnages, considérant que notre civilisation court à sa perte, propose un étonnant procédé pour redresser la situation…
En somme, une lecture distrayante pour week-end pluvieux ! Paulette L.


Un mirage finlandais, Kjell WESTÖ
Atmosphère faussement insouciante de la Finlande des années 1938. Il y a le jazz, les clubs de gentlemen, les Jeux Olympiques de 1940… et puis les informations qui filtrent de l’URSS et de l’Allemagne nazie. L’auteur installe doucement son histoire. Où souhaite t-il nous emmener ? Patience, la tension monte, portée par la psychologie complexe des personnages et l’histoire d’un pays… Anne-Laure P.


L’enfant des glaces, Guido SGARDOLI
1846-1946 : cent ans séparent les deux héros et, par la magie de l’écriture, leurs destins se croisent… Deux vécus, deux solitudes, une rencontre. L’auteur distille avec pudeur l’histoire de ces deux personnages simples et touchants. On voyage du Groenland à l’Irlande et on se prête à croire que tout est possible. Et si la vie pouvait offrir une seconde chance ? Anne-Laure P.


Evangile pour un gueux, Alexis RAGOUGNEAU
Transposer les principales figures de l’Evangile (et son message) dans l’univers foutraque des clochards ? Un petit bijou d’écriture(s)… pas si sainte(s) que çà ! Dans cette Cour des Miracles plongée dans l’obscurité d’une existence réduite à la survie, jaillit une Lumière. Il s’appelle Mouss, lui aussi déglingué. Il va incarner, malgré lui, l’Espérance, folle, de cette armée de miséreux. Aucun personnage de ce polar n’est lisse. Chacun navigue en eaux troubles, entre ses grandeurs et ses faiblesses. Polar enthousiasmant ! Sylvie K.


Moi Gulwali, réfugié à 12 ans, Gulwali PASSARLAY et Nadene GHOURI
Ne craignez pas d’entrer dans ce livre-témoignage (dont j’ai souvent interrompu la lecture, bouleversée par sa puissance d’évocation)… Il est un élan de gratitude envers tous ceux qui dans l’enfer des routes migratoires, ont permis à Gulwali de survivre. Il est l’expression d’une formidable lucidité qui reconnaît en tout homme la capacité au pire comme au meilleur. Il est un message d’amour à sa mère qui en voulant sauver ses enfants, les a aussi perdus… Sans manichéisme, il se veut porteur d’Espoir pour les générations futures. Sylvie K.



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