Vous avez envie d’offrir un roman pour les fêtes de fin d’année et vous êtes perdus dans la foultitude d’ouvrages proposés depuis la rentrée littéraire ?
Pas d’inquiétude ! Rendez-vous dans
votre librairie boroillotte : le Comité de lecture a disposé à votre
intention quelques balises pour jalonner la piste de vos recherches…
Post- Scriptum : bienvenue à
Anne-Laure qui a rejoint le Comité de lecture en ce mois de novembre.
Cette fille est un vrai démon, Arthur TENOR
Le livre porte bien son nom, nous sommes plongés dans un réel film
d’horreur dans lequel tout nous semble noir et sordide. L’auteur arrive à nous
faire ressentir tous les sentiments des personnages. Un bon livre qui délivre
une fin… frissonnante !
Dylan L.
Courir après les ombres, Sigolène
VINSON
Djibouti, Golfe d’Aden, Rimbaud, Gary… Mariam, Harg et
Cush les Hafars… Et Paul le Français qui rêve de Rimbaud, offre un collier de
perles à Mariam et se perd dans le cynisme destructeur et mercantile de la
stratégie du « collier de perles », de la Chine et la passivité du
monde. Dans le berceau de l’humanité, une illustration de la géopolitique
actuelle, à peine éclairée de fragiles espoirs…
Rolande B.
D’ailleurs les poissons n’ont pas de pieds, Jon
KALMAN STEFANSON
J’avais choisi ce livre parce que j’en avais aimé le titre. Puis
j’ai aimé le livre parce que les faits et gestes des personnages sont racontés
d’une façon qui les rend très proches. Et encore parce que le narrateur ajoute
ses commentaires sur des sujets tels que la vie, la mort, le destin, l’amour…
sur lesquels chacun d’entre nous peut être amené à se poser des questions. L’ensemble
peut paraître hétéroclite, mais il s’en dégage quelque chose de très humain.
Paulette L.
Deux messieurs sur la plage, Michael
KOHLMEIER
« Drôle » de roman qui révèle la « drôle »
d’amitié entre Churchill et Chaplin… Frappés du même mal, la dépression,
l’homme d’Etat et le « clown », si puissants par le charisme de leur
génie et si fragiles dans leur humanité, vont se jurer de voler au secours l’un
de l’autre en cas de crise. Quel incroyable récit que cette rencontre avec en
toile de fond l’Histoire chaotique et passionnante du XXème siècle ! Formidable !
Sylvie K.
Eve aux sables dormants, Cécile Ama
COURTOIS
A la fois un roman de fantasy, une histoire d’amour, un poème. Si
l’on est d’abord intrigué par la fabuleuse découverte d’un jeune archéologue,
on se laisse vite emporter dans un monde fantastique, puis on sombre dans une
fabuleuse histoire d’amour, teintée d'idéal
et de poésie…
Nathalie L.
Hôtel Mahrajane, Robert SOLE
Une douce nostalgie, la légèreté de souvenirs d’enfance, l’histoire
d’un pays. Des juifs, des chrétiens, des musulmans, une vie en communauté où
chacun se respecte. Un hommage ? Une utopie ? Puis les
bouleversements de l’histoire qui viennent frapper ces vies insouciantes. Un
roman pudique et touchant à lire d’une traite…
Anne-Laure P.
Je suis l’arme parfaite, Melinda
SALISBURY
Un livre tout bonnement génial pour les amoureux de fantasy. C’est
le meilleur roman que j’aie jamais lu ! Une histoire incroyable ponctuée
de rebondissements et de bouleversements. Un livre qui nous fait passer par
beaucoup d’états… Il est l’arme parfaite !
Dylan L.
La confidente des morts, Ariana
FRANKLIN
Un roman policier médiéval qui nous fait découvrir des thèmes dont
on parle peu à cette époque (1171) en Angleterre, comme la condition des juifs,
ou le statut de médecin qu’on refuse à une femme, aussi douée soit-elle. C’est
palpitant, instructif, très bien écrit : à ne louper sous aucun prétexte.
Nathalie L.
La prétendue innocence des fleurs, Franck
CALDERON et Hervé de MORAS
Imaginez un roman d'amour, romantique et profond… puis un roman
policier, alternant suspens et rebondissements. Mélangez le tout avec le
langage des fleurs… Vous obtenez l'un des meilleurs romans actuels, qui se lit
comme on découvre un bouquet : d'abord la beauté de l'écriture, ensuite
les odeurs des sentiments : c’est d'abord attirant, puis enivrant, et ça
devient addictif… Un délice !
Nathalie L.
Les voleurs du Nil, Viviane KOENIG
Un livre jeunesse bien ficelé, un pari entre les dieux sur une
chasse à l’homme opposant le chef de la police et deux esclaves en fuite. Un
très bon ouvrage qui nous tient en haleine tout le long et dans lequel on ne
saurait choisir son camp…
Dylan L.
L’exercice de la médecine, Laurent SEKSIK
Jeune cancérologue d’origine juive, Léna vit son existence
littéralement attachée aux fantômes de son tragique passé familial. A-t-elle
résolument choisi de devenir médecin ou est-ce le poids de la tradition
ancestrale qui l’y a mené ? Ce roman bouleversant est l’histoire d’une
réconciliation avec soi-même. Mais aussi une évocation puissante de la
médecine, à la fois exercice d’un pouvoir et don de soi au service de (toute)
la souffrance humaine.
Sylvie K.
Ma famille parfaite, Rodrigo MUNOZ
AVIA
Avoir une famille parfaite quand soi-même, on ne l’est pas, c’est
pas toujours drôle. Poussé par son ami
« imparfait », Alex
va espionner sa famille pour découvrir son secret. Lorsqu’il se rend compte
qu’ils ne sont pas si parfaits que ça, Alex est déçu… Une vision de la famille
riche en sentiments, en émotion et en enseignement : à partir de 9 / 10
ans.
Nathalie L.
Maestro, Xavier-Laurent PETIT
Xavier-Laurent Petit nous plonge dans un monde d’enfants de la
misère, du rejet, de l’injustice et des petits métiers. Un vieil homme, tel un
enchanteur, illumine les vies de ces parias en leur ouvrant les portes de la
musique qui sublime la tristesse du réel, métamorphose les destins, insuffle
l’enthousiasme qui permet de surmonter l’adversité.
Janine P.
Neverhome, Laird HUNT
Constance va à la guerre. Elle y va habillée en homme parce qu’elle
veut faire la guerre avec les hommes, comme les hommes. Pourquoi ? Pour
défendre une cause juste, dit-elle. Pour d’autres raisons plus obscures cachées
au fond d’elle-même aussi. Elle ne revient qu’au bout de deux ans. Peut-on
traverser impunément deux ans de violences, de cruauté, de trahisons parfois…
La femme qui revient est-elle la même que celle qui était partie ?
Paulette L.
Popcorn Melody, Emilie de TURCKHEIM
Un roman plein de poésie et d’humour, dans lequel notre société de consommation est croquée
sous un regard faussement comique. On se laisse entrainer dans l’histoire de
ces personnages hauts en couleur et attachants, et on en ressort rempli
d’humanité. Plus qu’une mélodie, ce roman est une symphonie…
Anne-Laure P.
Today we live, Emmanuelle PIROTTE
Dès la première page, vous êtes plongé dans un univers en déroute
duquel émergent deux personnages faits du même bois, unis par des forces
obscures, un lien paradoxal né des profondeurs du cœur, de l’inconscient
au-delà du bien et du mal. Autour d’eux gravitent des personnages déroutants,
enfermés dans un huis-clos dérangeant et subversif qui vous tient en haleine
jusqu’à la dernière ligne.
Janine P.
Tous nos noms, Dinaw MENGESTU
Isaac est-il son nom ? Difficile de se séparer de ce récit à
deux voix, plein de bruit et de fureur presque insoutenables parfois, tissé de
moments brefs de rencontres, d’amitié et d’amour aussi. Ce qu’il m’en reste,
c’est le désir de connaître le nom de chacune de ces personnes, en quête d’une
vie meilleure, aperçues trop vite sur tous nos écrans en ce moment. Lecture
pour apprendre, pour aller plus loin.
Rolande B.
Varvara, Patrick WEILLER
Moscou, 1800 : Elisabeth Vigée Le Brun peint le portrait d’une
belle et mystérieuse jeune fille. Paris, aujourd’hui : un marchand d’art
déniche par hasard le tableau chez une vieille dame russe. A la mort de
celle-ci, la toile traverse
l’Atlantique. Prêt à tout pour se l’approprier, notre protagoniste est loin
d’imaginer ce qui l’attend ! Polar distrayant qui vous promène dans les
salles de vente et le monde du marché de l’art.
Sylvie K.
Merci à nos lecteurs !
(Quelques grigris au-dessous de ces romans ?)
Ne craignez pas d'être vivants
Ne craignez pas d'être vivants
Vous que la torpeur monotone
Emprisonne dans le carcan
Plombé dont les cloches résonnent.
Mais concevez le tracé blanc
Dont les branches gorgées de sève
Offrent au ciel, chaque printemps,
La connaissance au geste d'Ève.
De quelque endroit dont ils sont nés,
Les chants d'oiseaux n'ont pas de haine.
Aux étincelles de beauté
Leur énergie donne oxygène.
Comme le premier cri brillant
Sortant du ventre de la terre
Y du soleil et de l'enfant
Nomme Levant ce qu'il éclaire
Ne craignez pas d'être vivants
Juin MMXV
Temporel
Passé, présent, futur délivrent aux chercheurs
Ce qu'ils nomment des clés de superbe valeur
Mais il manque à leurs yeux la porte et la serrure.
Or la flamme noircit la voûte, fait injure
Aux siècles lumineux dont l'esprit s'est nommé.
L'art nouveau, par le droit de tout contrarier,
Revendique ses choix pour marquer son histoire
Et le temps, qui s'enfuit, néglige sa mémoire.
On dit que le présent, comme un fait du hasard,
N'a pas de conscience en débit des regards
Que l'on pose sur lui. La parole immobile
Attend que se révèle une forme tactile
À l'endroit où le temps lui donne rendez-vous
Mais rien ne se produit. Les dieux sont-ils jaloux ?
Le moine tibétain, que parfois on écoute,
En souriant toujours, observe la déroute
Inquiète des savoirs. Il dit que l'absolu
Se tient très au-delà du temps ci reconnu.
Le quatrième temps transcende les trois autres.
L'immuable est ailleurs. Les horoscopes nôtres
Et ceux qu'on imagine en rêve ou en calcul
Sont étrangers, de loin, même à ce bon recul
Que l'échec des savants force à se faire admettre.
Le quatrième temps ne porte point, du maître,
Un sceptre étincelant. Il ne possède rien
Qui se peut conquérir. Il n'est pas cartésien.
Il n'est pas religieux - car il est immuable
Et ne se tranche pas en douze sur nos tables,
Ni en cent ni en mille. Et n'oublie pas le ciel
Qui est un lieu commun, non pas sacrificiel.
Un objet regardé par une multitude
A de reflets autant que peu de plénitude.
On ouvre grand la porte au démon quand on veut
Deux choses plutôt qu'une. Et triste et malheureux
Est celui qui exige une joie permanente
En fermant chaque soir son coffre. Il se lamente
Or tout l'impermanent lui parle chaque jour,
Qu'il ne veut pas entendre. Il devient sourd.
Novembre MMXV
Troubles langages
D'une bouche, double langage
Où foule, sans apprentissage,
Échange l'herbe et le sel gris
Contre les murs de son abri.
Bientôt l'on ne sait plus que faire
Lorsqu'un étrange missionnaire
Prend la vêture d'un bourreau,
Se réclame de l'échafaud,
Parce qu'il n'a jamais su lire,
De la colère, du délire,
Ou de la révélation.
Ne faut-il, de ces passions,
Maîtriser la forte souffrance ?
Affirmer la raison, constance
Attaquée de tous les côtés,
Dans les caniveaux éclatés
De nos cités étincelantes,
Dans les écoles chancelantes ?
L'on ne pourra pas démontrer
Qu'il est raisonnable et sensé
D'être raisonnable. Attraper
La main des perdus qui se noient,
Les écouter. Dans ce qu'ils croient,
Notre beau miroir est voilé
Par de fausses aménités.
La candeur de nos syncrétismes
Débite quelques aphorismes
Que l'émotion du présent
Pose sur un plateau d'argent
Mais tout le plomb de l'ignorance
Abîme multiples balances.
Novembre MMXV - ©M.KISSINE
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