Comité de lecture novembre2015





Vous avez envie d’offrir un roman pour les fêtes de fin d’année et vous êtes perdus dans la foultitude d’ouvrages proposés depuis la rentrée littéraire ?

Pas d’inquiétude ! Rendez-vous dans votre librairie boroillotte : le Comité de lecture a disposé à votre intention quelques balises pour jalonner la piste de vos recherches…



Post- Scriptum : bienvenue à Anne-Laure qui a rejoint le Comité de lecture en ce mois de novembre.


Cette fille est un vrai démon, Arthur TENOR

Le livre porte bien son nom, nous sommes plongés dans un réel film d’horreur dans lequel tout nous semble noir et sordide. L’auteur arrive à nous faire ressentir tous les sentiments des personnages. Un bon livre qui délivre une fin… frissonnante !

Dylan L.



Courir après les ombres, Sigolène VINSON

Djibouti, Golfe d’Aden, Rimbaud, Gary… Mariam, Harg et Cush les Hafars… Et Paul le Français qui rêve de Rimbaud, offre un collier de perles à Mariam et se perd dans le cynisme destructeur et mercantile de la stratégie du « collier de perles », de la Chine et la passivité du monde. Dans le berceau de l’humanité, une illustration de la géopolitique actuelle, à peine éclairée de fragiles espoirs…

Rolande B.



D’ailleurs les poissons n’ont pas de pieds, Jon KALMAN STEFANSON

J’avais choisi ce livre parce que j’en avais aimé le titre. Puis j’ai aimé le livre parce que les faits et gestes des personnages sont racontés d’une façon qui les rend très proches. Et encore parce que le narrateur ajoute ses commentaires sur des sujets tels que la vie, la mort, le destin, l’amour… sur lesquels chacun d’entre nous peut être amené à se poser des questions. L’ensemble peut paraître hétéroclite, mais il s’en dégage quelque chose de très humain.

Paulette L.



Deux messieurs sur la plage, Michael KOHLMEIER

« Drôle » de roman qui révèle la « drôle » d’amitié entre Churchill et Chaplin… Frappés du même mal, la dépression, l’homme d’Etat et le « clown », si puissants par le charisme de leur génie et si fragiles dans leur humanité, vont se jurer de voler au secours l’un de l’autre en cas de crise. Quel incroyable récit que cette rencontre avec en toile de fond l’Histoire chaotique et passionnante du XXème siècle ! Formidable !

Sylvie K.



Eve aux sables dormants, Cécile Ama COURTOIS

A la fois un roman de fantasy, une histoire d’amour, un poème. Si l’on est d’abord intrigué par la fabuleuse découverte d’un jeune archéologue, on se laisse vite emporter dans un monde fantastique, puis on sombre dans une fabuleuse histoire d’amour,  teintée d'idéal et de poésie…

Nathalie L.



Hôtel Mahrajane, Robert SOLE

Une douce nostalgie, la légèreté de souvenirs d’enfance, l’histoire d’un pays. Des juifs, des chrétiens, des musulmans, une vie en communauté où chacun se respecte. Un hommage ? Une utopie ? Puis les bouleversements de l’histoire qui viennent frapper ces vies insouciantes. Un roman pudique et touchant à lire d’une traite…

Anne-Laure P.



Je suis l’arme parfaite, Melinda SALISBURY

Un livre tout bonnement génial pour les amoureux de fantasy. C’est le meilleur roman que j’aie jamais lu ! Une histoire incroyable ponctuée de rebondissements et de bouleversements. Un livre qui nous fait passer par beaucoup d’états… Il est l’arme parfaite !

Dylan L.



La confidente des morts, Ariana FRANKLIN

Un roman policier médiéval qui nous fait découvrir des thèmes dont on parle peu à cette époque (1171) en Angleterre, comme la condition des juifs, ou le statut de médecin qu’on refuse à une femme, aussi douée soit-elle. C’est palpitant, instructif, très bien écrit : à ne louper sous aucun prétexte.

Nathalie L.



La prétendue innocence des fleurs, Franck CALDERON et Hervé de MORAS

Imaginez un roman d'amour, romantique et profond… puis un roman policier, alternant suspens et rebondissements. Mélangez le tout avec le langage des fleurs… Vous obtenez l'un des meilleurs romans actuels, qui se lit comme on découvre un bouquet : d'abord la beauté de l'écriture, ensuite les odeurs des sentiments : c’est d'abord attirant, puis enivrant, et ça devient addictif… Un délice !

Nathalie L.



Les voleurs du Nil, Viviane KOENIG

Un livre jeunesse bien ficelé, un pari entre les dieux sur une chasse à l’homme opposant le chef de la police et deux esclaves en fuite. Un très bon ouvrage qui nous tient en haleine tout le long et dans lequel on ne saurait choisir son camp…

Dylan L.



L’exercice de la médecine, Laurent SEKSIK

Jeune cancérologue d’origine juive, Léna vit son existence littéralement attachée aux fantômes de son tragique passé familial. A-t-elle résolument choisi de devenir médecin ou est-ce le poids de la tradition ancestrale qui l’y a mené ? Ce roman bouleversant est l’histoire d’une réconciliation avec soi-même. Mais aussi une évocation puissante de la médecine, à la fois exercice d’un pouvoir et don de soi au service de (toute) la souffrance humaine.

Sylvie K.



Ma famille parfaite, Rodrigo MUNOZ AVIA

Avoir une famille parfaite quand soi-même, on ne l’est pas, c’est pas toujours drôle. Poussé par son ami  « imparfait », Alex va espionner sa famille pour découvrir son secret. Lorsqu’il se rend compte qu’ils ne sont pas si parfaits que ça, Alex est déçu… Une vision de la famille riche en sentiments, en émotion et en enseignement : à partir de 9 / 10 ans.

Nathalie L.



Maestro, Xavier-Laurent PETIT

Xavier-Laurent Petit nous plonge dans un monde d’enfants de la misère, du rejet, de l’injustice et des petits métiers. Un vieil homme, tel un enchanteur, illumine les vies de ces parias en leur ouvrant les portes de la musique qui sublime la tristesse du réel, métamorphose les destins, insuffle l’enthousiasme qui permet de surmonter l’adversité.

Janine P.



Neverhome, Laird HUNT

Constance va à la guerre. Elle y va habillée en homme parce qu’elle veut faire la guerre avec les hommes, comme les hommes. Pourquoi ? Pour défendre une cause juste, dit-elle. Pour d’autres raisons plus obscures cachées au fond d’elle-même aussi. Elle ne revient qu’au bout de deux ans. Peut-on traverser impunément deux ans de violences, de cruauté, de trahisons parfois… La femme qui revient est-elle la même que celle qui était partie ?

Paulette L.



Popcorn Melody, Emilie de TURCKHEIM

Un roman plein de poésie et d’humour, dans lequel  notre société de consommation est croquée sous un regard faussement comique. On se laisse entrainer dans l’histoire de ces personnages hauts en couleur et attachants, et on en ressort rempli d’humanité. Plus qu’une mélodie, ce roman est une symphonie…

Anne-Laure P.



Today we live, Emmanuelle PIROTTE

Dès la première page, vous êtes plongé dans un univers en déroute duquel émergent deux personnages faits du même bois, unis par des forces obscures, un lien paradoxal né des profondeurs du cœur, de l’inconscient au-delà du bien et du mal. Autour d’eux gravitent des personnages déroutants, enfermés dans un huis-clos dérangeant et subversif qui vous tient en haleine jusqu’à la dernière ligne.

Janine P.



Tous nos noms, Dinaw MENGESTU

Isaac est-il son nom ? Difficile de se séparer de ce récit à deux voix, plein de bruit et de fureur presque insoutenables parfois, tissé de moments brefs de rencontres, d’amitié et d’amour aussi. Ce qu’il m’en reste, c’est le désir de connaître le nom de chacune de ces personnes, en quête d’une vie meilleure, aperçues trop vite sur tous nos écrans en ce moment. Lecture pour apprendre, pour aller plus loin.

Rolande B.



Varvara, Patrick WEILLER

Moscou, 1800 : Elisabeth Vigée Le Brun peint le portrait d’une belle et mystérieuse jeune fille. Paris, aujourd’hui : un marchand d’art déniche par hasard le tableau chez une vieille dame russe. A la mort de celle-ci,  la toile traverse l’Atlantique. Prêt à tout pour se l’approprier, notre protagoniste est loin d’imaginer ce qui l’attend ! Polar distrayant qui vous promène dans les salles de vente et le monde du marché de l’art.

Sylvie K.



Merci à nos lecteurs !



(Quelques grigris au-dessous de ces romans ?)


Ne craignez pas d'être vivants




Ne craignez pas d'être vivants

Vous que la torpeur monotone

Emprisonne dans le carcan

Plombé dont les cloches résonnent.



Mais concevez le tracé blanc

Dont les branches gorgées de sève

Offrent au ciel, chaque printemps,

La connaissance au geste d'Ève.



De quelque endroit dont ils sont nés,

Les chants d'oiseaux n'ont pas de haine.

Aux étincelles de beauté

Leur énergie donne oxygène.



Comme le premier cri brillant

Sortant du ventre de la terre

Y du soleil et de l'enfant

Nomme Levant ce qu'il éclaire



Ne craignez pas d'être vivants



Juin MMXV










Temporel




Passé, présent, futur délivrent aux chercheurs

Ce qu'ils nomment des clés de superbe valeur

Mais il manque à leurs yeux la porte et la serrure.

Or la flamme noircit la voûte, fait injure

Aux siècles lumineux dont l'esprit s'est nommé.

L'art nouveau, par le droit de tout contrarier,

Revendique ses choix pour marquer son histoire

Et le temps, qui s'enfuit, néglige sa mémoire.

On dit que le présent, comme un fait du hasard,

N'a pas de conscience en débit des regards

Que l'on pose sur lui. La parole immobile

Attend que se révèle une forme tactile

À l'endroit où le temps lui donne rendez-vous

Mais rien ne se produit. Les dieux sont-ils jaloux ?

Le moine tibétain, que parfois on écoute,

En souriant toujours, observe la déroute

Inquiète des savoirs. Il dit que l'absolu

Se tient très au-delà du temps ci reconnu.

Le quatrième temps transcende les trois autres.

L'immuable est ailleurs. Les horoscopes nôtres

Et ceux qu'on imagine en rêve ou en calcul

Sont étrangers, de loin, même à ce bon recul

Que l'échec des savants force à se faire admettre.

Le quatrième temps ne porte point, du maître,

Un sceptre étincelant. Il ne possède rien

Qui se peut conquérir. Il n'est pas cartésien.

Il n'est pas religieux - car il est immuable

Et ne se tranche pas en douze sur nos tables,

Ni en cent ni en mille. Et n'oublie pas le ciel

Qui est un lieu commun, non pas sacrificiel.

Un objet regardé par une multitude

A de reflets autant que peu de plénitude.

On ouvre grand la porte au démon quand on veut

Deux choses plutôt qu'une. Et triste et malheureux

Est celui qui exige une joie permanente

En fermant chaque soir son coffre. Il se lamente

Or tout l'impermanent lui parle chaque jour,

Qu'il ne veut pas entendre. Il devient sourd.



Novembre MMXV







Troubles langages




D'une bouche, double langage

Où foule, sans apprentissage,

Échange l'herbe et le sel gris

Contre les murs de son abri.

Bientôt l'on ne sait plus que faire

Lorsqu'un étrange missionnaire

Prend la vêture d'un bourreau,

Se réclame de l'échafaud,

Parce qu'il n'a jamais su lire,

De la colère, du délire,

Ou de la révélation.

Ne faut-il, de ces passions,

Maîtriser la forte souffrance ?

Affirmer la raison, constance

Attaquée de tous les côtés,

Dans les caniveaux éclatés

De nos cités étincelantes,

Dans les écoles chancelantes ?

L'on ne pourra pas démontrer

Qu'il est raisonnable et sensé

D'être raisonnable. Attraper

La main des perdus qui se noient,

Les écouter. Dans ce qu'ils croient,

Notre beau miroir est voilé

Par de fausses aménités.

La candeur de nos syncrétismes

Débite quelques aphorismes

Que l'émotion du présent

Pose sur un plateau d'argent

Mais tout le plomb de l'ignorance

Abîme multiples balances.



Novembre MMXV - ©M.KISSINE

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